J'ai mangé.
On m'a nourri, plus que Jésus nourrit les apôtres. Oui, enfin voilà, je suis allé au Pied de cochon et au Joe Beef et ce, dans un laps temporel plutôt court. J'ai d'ailleurs eu la chance de recevoir un traitement [...]
« Rien à faire. »
Samuel Beckett, En attendant Godot,
La vulgarité comme suite thématique à la rupture et à l'idéal : la logique est questionnable. Pire : pourquoi la vulgarité comme thème, comme objet critique, comme célébration, viendrait à l'esprit et forcerait l'imaginaire de quelques contemporains ? On aurait pu trouver des liens, un fil qui expliquerait cette linéarité de pensée; mais non, forcer la logique aurait été malhonnête envers le lecteur.
Manipulation intellectuelle.
Parce que le choix de la vulgarité a été arrêté avant même que l'idéal n'ait surgit dans notre esprit. Mais il semblait inconcevable
que la vulgarité soit en deuxième lieu. Les commentaires et critiques de notre lectorat, le doute de l'équipe éditoriale et la peur de la complaisance nous ont tirés hors du pessimisme, vers l’idéal. Le dernier numéro a démontré notre bonne foi, néanmoins l’Idéal n’existe pas. On peut dire qu’on est mal foutu. Et chaque fois qu’on s’assoit pour écrire ces lignes, on se voit figé dans le fragment, dans la multiplicité des déclinaisons, dans l’impossibilité de cerner entièrement notre idée.
[...]